Créé par synthèse d'ADN et de modifications génétiques en tout genre, le sujet N°0 était prometteur autant sur le plan médicale que biologique. La possibilité de donner la vie à une espèce conçue par les chercheurs ouvraient de nombreuses possibilités sur l'utilisation futures de telles ressources. Évidemment, face aux refus d'autorisations auprès d'États des 4 Planètes, et des autorités compétentes dans le domaine du respect de la vie sur Alpha10, Alpha11 et Alpha13, il était inconcevable de réaliser ces expériences publiquement. C'est ainsi qu'un groupe pharmaceutique possédant le monopole de fabrication d'instruments médicaux dans la coalition, dirigé par le plus grand conglomérat des 4 planètes du système, nommé XKERA, qu'ils ont décidé de faire construire une base profondément enfouis sous la surface d'Alpha12 afin de créer la vie telle qu'elle s'était engagée officiellement à le faire pour la science.
Après de nombreuses années de travaux biologiques et l'embauche des meilleurs chercheurs et scientifiques des 4 Planètes, le laboratoire mis enfin en place le sujet N°0, le tout premier être vivant soit-disant conçu par l'être humain, réfléchi et mobile.
Le sujet N°0 fut aussitôt confié à la chercheuse renommée Ema Mella, qui investit tout son être et son âme au fait d'élever ce sujet. L'expérience devait montrer qu'on pouvait créer la vie et la modeler de sorte qu'elle puisse cohabiter avec la population d'Alpha12.
Pendant près de 3 ans, le sujet N°0 grandit en partageant presque quotidiennement, le temps du D. Mella, que le sujet considérait comme sa plus proche parente. Bien que diamétralement opposé physiquement, l'attache affective retrouvée jadis chez les animaux semblaient vérifiée encore une fois dans ce cas précis.
Lors d'une journée comme bien d'autres, le Docteur Mella se rendit dans la salle d'observation où elle passait tout son temps avec le sujet, mais cette fois-ci sous la surveillance du comité en charge du bâtiment de recherches. Bien que la scientifique ne pouvait pas voir ni entendre quoique ce soit de la réunion au-dessus d'elle, la journée se passa paisiblement. Ce n'est qu'en sortant de la salle, qu'elle croisa le directeur du complexe qui lui partagea quelques mots :
- Docteur Mella, votre travail a été exemplaire.
- Merci, Directeur.
- Concernant votre visite habituelle du sujet N°0 de demain, je vous conseille de ne pas rester plus de la matinée en sa présence.
- De quoi parlez-vous ? Nous passons toujours 6 heures ensemble, dont 2 heures d'observation de compétences et 4 heures d'acquisitions de savoir.
- Je connais votre emploi du temps, je l'ai moi-même conçu. Tâchez simplement de vous en souvenir.
- Bien.
Le Directeur s'en allait alors sans plus d'explications. Il semblait agacé par quelque chose.
Le lendemain, tandis que le Docteur Mella se trouvait dans la salle du sujet N°0, elle remarqua que l'attitude de son protégé était différente de d'habitude. De la salive lui coulait le long de la gueule et d'anormales bosses avaient gonflé sur son échine. Des grognements refoulés s'échappaient du fond de ses entrailles et il évitait d'effectuer les tâches habituelles. Chacun des mots qu'elle prononçait à son égard semblait l'irrité ci-bien qu'il se jetait de lui-même sur les murs blindés au fond de la pièce. Tandis qu'elle s'apprêtait à prendre un anesthésiant, une alarme retentit.
« Alerte de niveau 1, Alerte de niveau 1. Le personnel est prié d'évacuer le bâtiment par l'aile Ouest.
Alerte de niveau 1. Le personnel est prié d'évacuer le bâtiment par l'aile Ouest. »
Le docteur s'étonna d'une telle alerte, mais le bruit fracassant de la voix robotiques sembla énerver le sujet N°0. Elle se précipita vers le sas de sécurité, spammant la touche de fermeture tandis que la bête s'élançait vers elle.
« Mais que se passe-t-il ? » se demandait-elle essoufflée.
C'est alors que le directeur passa à sa hauteur :
- Je vois que vous êtes sortie saine et sauve de la salle de test.
- Directeur ! Que se passe-t-il ?
- Docteur Mella, nous travaillons ensemble depuis le tout début. Vous êtes certainement la seule personne que j'apprécie ici bas. Alors laissez-moi vous donner un conseil. Évacuez.
- Je suis en droit de savoir ce qu'il se passe.
Le Directeur soupira et se mit face au sas blindé qui les séparaient du sujet N°0. « On ne vous a pas tout dit dès le début. Notre expérience est un échec. Nous devons éradiquer la menace et empêcher qui que ce soit de transmettre des données aux États planétaires voisins. Si vous arrivez à vous en sortir, je vous raconterai tout. Je vous dois bien ça. Alors écoutez-moi, n'empruntez pas l'aile Ouest. Allez directement à la navette de survie. Je vous expliquerai tout là-bas. Les sujets N°1 et N°2 sont en libertés et font certainement un massacre en ce moment même. Ce n'est qu'une question de temps avant que le N°0 ne sorte d'ici. »
Ema Mella n'en revenait pas de ce qu'elle entendait, mais prise de panique par les alarmes répétées, elle se décida à suivre les conseils du Directeur qui, au même moment, pris la direction opposée.
En chemin vers la navette, elle croisait tout le personnel qui courait dans le sens inverse, vers l'aile Ouest comme l'indiquait l'alarme. Elle ne pouvait se douter de ce qu'il se passait réellement, mais son seul échappatoire se trouvait dans cette capsule, là où le Directeur l'avait envoyé. Les premiers sas de protection étaient verrouillés par code d'accès qu'elle devait rentrer à la main. Mais soudainement, l'alarme s'arrêta et des cris stridents se firent entendre dans tout le complexe.
« Mademoiselle Ema Mella. Ça a été un plaisir de travailler avec vous toutes ces années. » Dit le Directeur dans le haut-parleur de la Navette. « J'espère que vous pourrez vous en sortir. Vous méritez une explication avant que j'active le démarrage de votre navette. Évidemment, je ne peux vous accompagner. J'ai consacré ma vie entière à ce projet, et je dois désormais y mettre un terme. Je lancerai l'auto-destruction de la base manuellement, tentant d'enterrer nos ratés au plus profond d'Alpha12. Vous ne le savez sans doute pas, mais le sujet N°0 n'est pas une conception du laboratoire. Sa souche a été importée d'une météorite alien tombée sur la planète il y a de cela 20 ans. Les nations des 4 Planètes n'ont pas voulu mettre les fonds nécessaire pour l'étudier, ci-bien que le mal qui régnait au coeur de la roche s'en est échappé et à commencer à recouvrir notre monde. Loin des 3 autres Planètes de l'alliance, nous étions seuls. La société XKERA a investit tout ce qu'elle avait, avec l'aide de notre propre État pour construire ce complexe et trouver un moyen de se défendre de l'invasion extérieur. Quand vous sortirez d'ici, vous ne reconnaîtrez probablement pas votre propre planète.
Le sujet N°0 était notre test référent le plus prometteur. Grâce à votre investissement personnel unique, il nous a permis de mettre au point de nombreux médicaments et techniques régénératives, mais nous n'avons jamais cesser d'essayer de freiner l'évolution profonde de ce monstre. C'est hier, après la réunion des dirigeants, que nous avons admis notre défaite et pris la décision d'atomiser le complexe afin de raser près de 1200 km carré de territoire. Nous avons donc arrêté le traitement quotidien qui servait à ralentir l'évolution du sujet N°0. Les sujets N°1 et N°2 semblaient quant à eux liés par télépatie au cortex cérébral du N°0. Leur déchaînement de violence n'a aucune limite. Je n'ose imaginer ce que serait capable de faire le N°0 avec ce que vous lui avez enseigné ces dernières années.
Votre sauvetage n'était pas prévu, mais je n'ai plus rien à perdre aujourd'hui. Je vous ai déverrouillé le sas avant que vous ne soyez tuée par ce monstre, et vous-seule serez témoin de la catastrophe de notre échec. J'ai configuré la destination de votre capsule en direction de la station orbitale de notre voisine Alpha10. Si vous êtes écoutée, tâchez de mettre en garde quiconque souhaiterait récupérer nos travaux. L'autre émisphère de notre planète est pour le moment habitable, mais nous ignorons à quelle profondeur l'alien a pu s'imiscer. Il faut à tout prix éviter de rappatrier ne serait-ce qu'une souche de cette chose sur une autre planète. À présent, je vous dis adieu. »