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« A1-7, vous êtes en approche rapide de la Station Orbitale d'Alpha11. Veuillez ralentir et déclinez votre état. »
Le personnel de bord en charge des amarrages à la station réitérèrent leur demande de confirmation plusieurs fois avant de signaler l'approche du vaisseau aux supérieurs. Eux connaissaient l'importance du transporteur ainsi que l'équipage qui avait embarqué à bord. Bien que les données archivées de la base XKERA avaient été reçus lors de la prise d'altitude du vaisseau au-dessus d'Alpha12, le suivis du pilotage du transporteur avait révélé une anomalie dans son circuit d'envol, le faisant atterir de nouveau à la surface de la planète condamnée.
Après une énième tentative de contact, les forces protectrices de la station se mirent en joug sur le transporteur qui, dans le doute d'un potentiel danger ou manquement de réponse, se verrait dans l'obligation de tirer. Les minutes qui suivèrent semblèrent une éternité, ci-bien qu'après des dizaines de relances de la Station Orbitale, le commandement confirma l'utilisation des canons afin de détruire l'appareil en approche.
Un bombardement soutenu frappa l'A1-7. Mais les défenses actuelles de la station n'avait pas évolué en même temps que le blindage très particulier du transporteur, conçu quant à lui pour une expédition en zone extrême et qui, à l'inverse des appareils précédents, était capable de résister à des pressions et des chocs extrêmes. Tandis que les canons tiraient à feu nourris, l'urgence fut alors engagée dans toute la station, verrouillant tous les accès des ponts d'amarrages et fermant tous les sas de pressurisation à tous les niveaux. Il était évident que l'ennemi se trouvait à bord du A1-7, et que son impact avec l'intégrité de la structure orbitale était inévitable.
Des secousses importantes créèrent la panique au sein de l'infrastructure spatiale qui avait déjà été entièrement verrouillée. La pénétration de la coque du transporteur créa pendant quelques secondes une dépréssurisation qui aspira tout l'air ambiant ainsi que les résisdents à l'extérieur, tuant ainsi plus d'une centaine de citoyens. Les systèmes de sécurité et d'intégrité du bâtiment relancèrent automatiquement un bouclier magnétique à l'emplacement de la fissure, recréant artificiellement une atmosphère viable. C'est alors que l'A1-7 s'ouvrit et que les 2 combinaisons possédées sortèrent de l'appareil. La Souche était alors face à la première infrastructure d'hôtes depuis de nombreuses années.
En atteignant les premiers sas de sécurité, les combinaisons renforcées du lieutenant Ao Xi et du chercheur Daxos furent utilisées pour défoncer les sas de sécurité qui cédèrent rapidement sous les tirs de l'arme à plasma. L'ennemi de la coalition était alors en possession d'une enveloppe robotisée, capable de se protéger du vide sidéral et de détruire la prison d'acier que le commandement pensait lui avoir préparée.
Tandis que les forces militaires se concentrèrent rapidement sur la zone d'embarquement la plus proche, nul citoyen n'avait jamais fait face à la Souche à l'exception de la population d'Alpha12.
Lorsque le contact fut inévitable, à nouveau, la milice d'Alpha11 déchargea toutes leurs munitions sur les 2 combinaisons qui leur faisaient face, jusqu'à ce l'intégrité de ces dernières se soient vues criblées de trous et inutilisable. De l'armure du capitaine coulait une substance verdâtre visqueuse comme s'il s'agissait de sang, tandis que de l'autre, une fumée imprégnée de spores verdoyants flottaient et se propageaient alors dans toute la salle d'embarquement.
La Souche venait de prendre possession des lieux, et rien ne semblait désormais pouvoir l'arrêter.
Au centre de la Station Orbitale, l'Ascenceur Orbital allait pouvoir lui permettre d'accéder à une source immense de biomasse, la population planétaire d'Alpha11. Tandis que toute la milice mourrue au contact de la Souche, la viscosité du sujet N°0 reprit sa forme d'origine en absorbant la structure organique de quelques militaires immobilisés. Le monstre et son arme chimique s'apprêtaient à ravager cette fois-ci bien plus qu'une surface planétaire, mais à en prendre le contrôle et à l'utiliser comme vaisseau pour de futures conquêtes spatiales.
Bien que le commandement aurait souhaité faire sauter l'ascenceur orbital afin de freiner le danger de la Souche, la Station Orbitale d'Alpha11 ne possédait pas d'arme d'auto-destruction. Et pire encore, personne ne pouvait s'assurer que les spores qui avaient été libérés plus tôt n'accèderaient pas d'une manière ou d'une autre à des transporteurs tiers, diffusant le mal à toutes les planètes voisines. Nul ne semblait pouvoir s'opposer à l'expansion de la Souche, à l'exception du temps. Le temps nécessaire à l'étude des données reçues et à la fabrication d'un remède.
Ou bien... la découverte de l'ingénieur Denlor allait-elle changer ce destin funeste ?