Artefacts
Artefact I, le récit d'Argadir : le Tombeau
Je ne m'étais jamais retiré si loin au coeur de la pyramide ancestrale. Les bâtisseurs m'avaient interdit d'y loger en temps de pluie, mais les crues des rivières montèrent de toutes parts et les premières marches de l'édifice étaient déjà ensevelis sous cette marée boueuse. Les habitations les plus proches n'étaient plus que des morceaux de terres cuites ravagées par les torrents et si je ne m'abritais pas rapidement, je risquais d'être emporté à mon tour par la tempête qui se levait.
Bien que je l'eusse parcouru de nombreuses fois, je remontais toujours avant que la nuit ne tombe. Les bâtisseurs racontaient des légendes sur le repos éternel des ancêtres, et qu'aucun Homme ne devait jamais s'aventurer en ce lieu une fois la nuit tombée. Les hiéroglyphes sur les murs mentionnaient la présence de protections divines sensées séparer le monde des humains de celui des Dieux. Quant aux plus anciennes histoires manuscrites, les bâtisseurs n'étaient que les gardiens de cet héritage ancestral, et dont aucun n'avait jamais vu la première pierre être posée.
Bien que le tonnerre grondait à l'extérieur et que la nuit assombrissait peu à peu les quelques puits de lumières qui éclairaient jusqu'alors les lieux, une étrange lueur apparue. Elle émanait comme par enchantement des hiéroglyphes sur les murs, et scintillant d'une lumière dorée. Les couloirs si étroits et exigus jusqu'alors, se découvraient autrement en des espaces spacieux. Si je pouvais toucher le plafond à peine quelques centimères au-dessus de moi quand le jour dominait le ciel, la nuit quant à elle révéla un lieu impensable, une demeure démesurée dont il était impossible à définir sa hauteur ni sa profondeur.
Plus j'avançais, et moins il me semblait possible de retrouver mon chemin. Suivant la lumière sur les murs, et lisant les récits de plus en plus héroïques qui y étaient gravés, je découvris une étrange porte. En y faisant le tour, cette porte ne donnait sur rien. Je pouvais tourner autour comme s'il ne s'agissait que d'un objet laissé là, oublié peut-être. Seule son encadrement lui donnait un air de passage, et en me positionnant au-devant, je pouvais observer une lumière vive émanée de derrière celle-ci. La clanche quant à elle semblait avoir été forgée dans un métaux aussi lisse qu'un miroir de bronze.
« Mon enfant. » entendais-je quand je l'ouvris enfin.
« Nous t'attendions. »
Argadir ne sortis jamais plus hors de la pyramide.
Roseraie
Artefact II, l'épée d'une divinité : La Roseraie
« Quiconque me brandira recevra pour mille ans la puissance d'un millier d'hommes, la force d'un millier d'hommes, la sagesse d'un millier d'hommes, la convoitise d'un millier d'hommes. Quiconque… »
« Mon nom est Roseraie, et je brandis cette épée au nom d'un millier de femmes ! »
Roseraie se vengea d'un millier d'hommes, d'un millier de femmes, et un millier de cités furent ravagés, un millier de forêts furent décimées, un millier d'espèces furent exterminées et un millier d'espèces périrent.
« …Quiconque me brandira recevra pour mille ans, la colère d'un monde meurtris, la haine d'un monde abandonné, la jalousie d'un monde désespéré, la souffrance de toutes les vies trépassées. »