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Cité Arkyra


Cité Arkyra


Calendrier Arkyris - Année 30223


Après la destruction d’un bâtiment en périphérie de la cité d’Arkyra, des fondations très anciennes ont été découvertes ainsi que des artefacts divers. Parmi eux, un vieil ouvrage manuscrit. Le site de fouille a été mis sous protection le temps d’en apprendre davantage sur l’origine de cet endroit et de minimiser l’impact social potentiel.

- Toutes ces trouvailles sont impressionnantes. Et dire que tout ceci se trouvait depuis des millénaires dans les fondations oubliées de la cité. La datation relève d’une origine datant de 7 000 ans, mais les écritures semblent tirer d’une ancienne version de l’arkyrien. Il m’est impossible de lire cet ouvrage.
- Je connais peut-être quelqu’un qui en serait capable, professeur. Je vais lui demander de passer au laboratoire. De telles découvertes doivent être étudiées avec minutie. On tient peut-être là les origines de la cité d’Arkyra.
- De qui s’agit-il, Aria ?
- C’est un passionné des histoires anciennes et de l’histoire de notre civilisation. Il a notamment été reconnu pour ses travaux sur les cercles d’Oris qui lui ont valu sa renommée malgré son jeune âge.
- Ah oui, je vois de qui il s’agit. Tu parles d’Arkis, le grand chercheur d’à peine trente ans. C’est une bonne idée. Demande-lui de venir. En attendant, cherchons à rassembler tous les objets qui devraient être décryptés.

Cité Arkyra
Cité Arkyra


Lorsqu’Arkis arriva au laboratoire des archives, il salua sa confrère Aria qui l’avait invité ainsi que le directeur des recherches Aros. Le principal ouvrage qui lui était présenté était un grand livre manuscrit dont les écritures avaient été écrites à la main des millénaires auparavant. Fasciné par cet ouvrage il se mit à l’étudier et à le déchiffrer nuit et jour pendant près d’un mois.

Quand il eut enfin fini, il fit réunir ses deux acolytes afin de leur parler de ce qu’il avait découvert :
- Nous t’écoutons, raconte-nous tout ! Dit Aros avec beaucoup d’excitation.
- Installez-vous, c’est passionnant, je vais vous résumer ce que j’ai pu comprendre de l’ouvrage et de son auteur. Vous n’allez pas en croire vos oreilles.
- Je suis curieuse de savoir de quoi il s’agit. Cesse de nous faire attendre plus longtemps ! S’impatienta Aria.

« Pour commencer, cet ouvrage a été écris il y a 7 millénaires. Le calendrier utilisé se référencie aux astres et satellites qui gravitent autour de nous. Cela représente à peu près 7 000 ans. Son auteur n’est autre que la Prêtresse Arkyra elle-même. C’est comme ça qu’elle définit son titre et son nom, plus haut statut de la cité d’Arkyra. »

- Tu veux dire que notre cité actuelle est basée sur des fondations de plus de 7 000 ans qui portaient déjà ce nom ? S’interroge Aros. Nous n’avons aucune archive qui remonte aussi loin dans l’histoire de notre cité. C’est une découverte exceptionnelle. Continue !

« Cette Prêtresse semblait avoir été élue par ce qu’elle appelle les Arkyris. Je ne suis pas certain de l’exactitude de ma compréhension, mais elle semble faire une distinction à plusieurs reprises entre la population de la cité, les Arkyriens, et des individus très spécifiques qu’elle nomme les Arkyris. »

- Le peuple de la cité d’Arkyra se nomment aujourd’hui les arkyrs. Il se pourrait que nous soyons des descendants directs de cette civilisation. Nous devrions chercher des traces d’ADN dans les ruines pour trouver une correspondance.
- C’est une bonne idée Aria, nous lancerons une expédition.
- Je me demande qui sont les Arkyris. Pourquoi une distinction a été faite ? S’agissait-il de titres de noblesse ?

« Ce n’est pas tout. Elle semble vouer un culte pour ces Arkyris. Il semblerait que ces personnes aient eu des capacités hors normes, qu’on pourrait appeler « magique ». »

- Des capacités magiques ? Continue, cette découverte est excitante, fit Aros.

« À plusieurs reprises, Arkyra fait mention de ce qu’elle appelle la Force. C’est une sorte de pouvoir, d’essence, d’énergie qui se trouve en tout. C’est comme si elle définissait la science au sens large par la Force. Et les Arkyris semblent des érudits qui maîtrisent ce savoir et peuvent l’utiliser à leur guise. À l’inverse des Arkyriens, ils seraient capable de… »

- De quoi ? Pourquoi tu t’arrêtes comme ça ! Continue ! Qu’allais-tu dire ?
- Si j’ai correctement traduit cette partie Aria, je tremble à l’idée de vous lire ce qui suit.
- Vas-y, partage ta découverte !

« Les Arkyris seraient capable de défier la mort. »

- Tu veux dire… comme être immortel ?

« Et ce n’est pas tout, grâce à la maîtrise de la Force, ils peuvent façonner le monde par la simple volonté. »

- Je crains que nous soyons tombé sur un ouvrage d’un culte, volontairement oublié. D’abord la « prêtresse » et maintenant la « magie » qui rendrait immortel et tout puissant ? As-tu trouvé quelque chose de vraiment pertinent, Arkis ? S’inquiéta Aros.

« La prêtresse Arkyra explique que les Arkyris ont décidé de se retirer du monde et d’effacer leur trace ainsi que celle de la Force afin que l’avidité des peuples ne cherche pas à l’obtenir par des conflits sanglants et incessants. De plus, les Arkyris sont décris brièvement et semblent être méconnaissable. Leur apparence ne permettrait à personne de les distinguer des autres individus, à cela prêt qu’ils ne vieillissent jamais. D’après elle, le plus ancien des Arkyris aurait atteint son 10 ème cycle de régénérence au moment de l'écrit. »

- De quoi parle-t-on là ? Qu’est-ce que la « régénérance » ? S’interroge Aria.
- Ne me dites pas que vous croyez tous les deux à l’immortalité. Cet ouvrage a 7 millénaires d’ancienneté. Les gens croyaient à tout et n’importe quoi dans le passé, l’Histoire nous l’a prouvé à maintes reprises. Seule la science nous a permis de nous élever.
- Mais imagine, Aros, que cette Force existe belle et bien que nous soyons juste persuadé du contraire. Cet ouvrage est le premier à ma connaissance qui justifie d’une force et d’une origine dont ignorons tous. Argumenta Aria.

« Ce n’est pas tout. Comme je le disais, la disparition de la Force des archives et de la connaissance était une volonté des Arkyris, mais d’après ce qui est dit, la Prêtresse Arkyra n’était pas une Arkyris. Elle a été choisie afin d’emporter avec elle le secret des Arkyris. Cet ouvrage montre qu’elle a voulu laisser une trace malgré tout. Même 7000 ans plus tard, il est possible que les Arkyris, s’ils ont existé, vivent toujours parmi nous. »

- Ne soyez pas paranoïaques. Je vous vois déjà considéré tous les hauts placés de la cité être des Arkyris avec des pouvoirs inconnus. Se moqua Aros.

« Elle décrit de nombreux traits de la cité et des arches, beaucoup de textes sans grande importance sur les coutumes dont nous avons déjà lu des récits sur des périodes plus récentes. Mais vers la fin de l’ouvrage, j’ai remarqué que l’écriture avait changé. Je ne suis pas certain du temps que cet ouvrage a pu prendre à son autrice pour l’écrire, mais il est possible que quelqu’un d’autre ait écrit la fin. Surtout que nous passons de descriptions de société aux Arkyris à nouveau, d’une phrase à une autre. Je terminerai par dire que les Arkyris peuvent être n’importe qui, autant femme que homme, mais qu’ils possèdent un bâton de feu capable de trancher toute chose. Et aussi… »

« Que leur cité d’Arkyra était bien plus avancée que la nôtre mais que les Arkyris ont ôté la machinerie de la cité. Il est fait mention de crystaux de pouvoir, de Force et autres termes dont j’ignore la signification réelle. Mais, tenez-vous bien… voici les derniers mots de ce livre, comme s’il s’agissait d’une signature : Ar Ky Ri, premier du nom, se posa sur la roche sphérique qu’il nomma Okyris. Il repartit vers les cieux après y avoir déposé ses artefacts. »

- Ar Ky Ri ? Pourquoi cela me fait me dire que c’est très ressemblant à Arkyra et Arkyris de cette histoire. Le folklore est très bien pensé en tous les cas. Mais finir en nous disant qu'une cité en ruine vieille de 7 millénaires était en avance sur nous, ça me semble absurde, désolé Arkis. Fit le directeur.
- Attendez… Arkis, tu as travaillé sur les cercles d’Oris. Se pourrait-il que ?

« C’est exact Aria. Les cercles d’Oris sont tirés d’un vieil ouvrage qui se nomme « les sphères d’Okyris ». Où Okyris est définit comme le nom de notre planète à plusieurs reprises. Or comment expliquer qu’un ouvrage vieux de quelques centenaires qui se trouvent entreposé dans la plus prestigieuse salle de la cité d’Arkyra a pour titre, le même nom et la probable même signification qu’un mot qui a été écrit dans un ouvrage d’une ruine de 7 000 ans ? »

- Je vois où vous voulez en venir, mais… Cela peut n’être qu’une coïncidence. Rétorqua sceptique Aros.
- Mais directeur, imaginons que ce soit vrai, et qu’Okyris, le nom de notre planète ait une telle origine. Que ce Ar Ky Ri ait vraiment exister ainsi que tout le reste. Imaginez quelle découverte cela serait de mettre en lumière l’existence d’une puissance qui nous est inconnue.

« Et s’il s’avérait que Ar Ky Ri soit un voyageur de l’espace, alors la Force telle que définit, justifiant l’immortalité, pourrait aussi apporter un bon technologique comme notre civilisation n’en a jamais connu dans toute notre Histoire connue. »

- Je comprends votre enthousiasme à tous les deux, mais je commence à avoir peur que cela puisse être vrai. Au mieux nous pourrions être considérés comme des déments ou des hérétiques défiant les érudits scientifiques, au pire, nous pourrions être enfermés. Si tout cela s’avérait être vrai, il nous faudrait des preuves.
- Nous garderons le secret avant d’être certain que ce soit vrai ou faux. Nous devrions aller en expédition dans les ruines sous couverts que nous souhaitons chercher des traces d’ADN auprès du Département des Sciences. Qu’en dites-vous, Aros, Arkis ?
- Ce serait pour le mieux, et j’arriverai peut-être à trouver des informations qui nous ont échappé dans cet ouvrage.
- Dans ce cas, taisons nos découvertes, et faisons comme cela. Je vais aller demander une audience pour s’y rendre.

Ruines Arkyra
Ruines Arkyra


« C’est incroyable. Dire que ces ruines étaient cachées de tous depuis des millénaires à cause de la construction de bâtiments tout autour. Mais peut-être était-ce voulu ? »

- Ce qui est sûr, c’est que le Département de la Guerre va s’intéresser à vos travaux avec grand intérêt, professeur Aros. Votre équipe et vous-même devrez me rendre des comptes sur toutes vos découvertes à partir de maintenant.
- Pourquoi le Département de la Guerre s’intéresse-t-il à une zone archéologique, Major Terrense ? Demanda Aria.
- Les artefacts qui ont été ramenés au laboratoire étant de nature inconnue, puisqu’aucun d’entre vous n’est capable d’expliquer leur utilité, il est évident que tout ce qui se trouve en ces lieux regorgent de mystères et de curiosité à combler.
- Dites plutôt que tout ce qui pourrait justifier une utilisation militaire est intéressante.
- C’est bien résumé, professeur Aros. Je compte sur votre entière collaboration pour protéger notre patrie et notre cité. Si vous deviez découvrir des instruments pertinents, référez-vous à moi immédiatement. Ça compte aussi pour vous le bleu.

« Bien compris… »

En avançant dans les ruines, ils s’étonnèrent tous d’observer une infrastructure en plutôt bon état malgré des poussières et des débris de murs ça-et-là. Les écritures sur les murs étaient encore plus complexes que ce que la Prêtresse avait écrit dans son manuscrit, comme si ce lieu datait d’encore plus longtemps que tout ce qui avait été découvert jusqu’à présent aux abords.

« Tout cet environnement ne semble pas être à l’abandon depuis des siècles. Regardez au sol et sur les murs, les glyphes sont parfaitement visibles et nous avons à peine besoin d’utiliser nos lampes pour éclairer ces couloirs. En considérant que cet endroit soit à des millénaires de nos technologies actuelles, comment pourrions-nous expliquer que le sol émette une telle luminosité malgré l’absence total de lumière extérieure ? »

- Alors qu’elle est la réponse, le bleu ?
- Il s’appelle Arkis, le défendit Aria.

« Ça ne fait rien. Je vais répondre avec des mots simples qu’un enfant pourrait comprendre : je…ne…sais…pas. »

- Et ça se dit scientifique, le bleu ?
- Dites, Major Terrense, si ça vous ennuie de nous accompagner, vous pourriez attendre à l’extérieur. Je ne pense pas qu’il y ait d’autres issues de toutes les façons.
- Les ordres sont les ordres, professeur. Je vous suis jusqu’à la mission terminée.

Au croisement de plusieurs couloirs, Arkis s’arrête pour observer et décrypter les runes.

« Ici on peut lire Salle de Réception il me semble. En face, ça ne porte pas de désignation, donc ce doit simplement être la continuité du couloir, quant à droite, si je ne me trompe pas, on pourrait traduire par Salle des coffres. »

- Voilà qui me plaît bien, le bleu. Tu as attisé ma curiosité. C’est décidé, direction la salle des coffres.
- Nous ne sommes pas des pilleurs de tombes, s’insurgea Aria.
- Taisez-vous et avancer. Tout ce qu’on trouvera ici appartient au Département de la Guerre. Si vous voulez continuer à faire vos petites recherches, je vous conseille d’obéir.

Aria et Arkis se mettèrent en retrait de la marche car la jeune femme avait observé l’air inquiêt de son confrère :
- Qu’y a-t-il ? Tu n’es pas certain de ta traduction ? Qu’est-ce que peut bien renfermer la salle des coffres ?
- Ce n’est pas ça… J’ai l’impression d’être… observé.
- Observé ? Ici ? c’est une ruine, il n’y a pas âme qui vive.
- Malgré tout, Aria, je ne m’explique pas comment nous pouvons traverser des ruines aussi anciennes sans encombre, comme si c’était un lieu encore habité. Alors j’ai dit…
- Qu’as-tu fait ?
- J’ai dit que c’était la salle des coffres, mais il s’agit en vérité d’un dortoir. Je veux être certain que personne ne vit ici.

Ils arrivèrent à l’entrée d’une grande salle où les colonnes justifiaient de la petitesse de l’expédition.

- À en juger par la taille de ces piliers, je dirais qu’ils soutiennent l’infrastructure et peut-être même qu’ils soient les fondations de la cité d’Arkyra actuelle.
- Vous voulez dire que notre propre cité et les millions d’arkyriens qui y vivent se trouveraient au-dessus de nous en ce moment même professeur ?
- C’est tout à fait ça. Je n’ose imaginer ô combien ces piliers doivent être solides pour soutenir des millions de tonnes d’êtres vivants et d’infrastructures depuis des siècles, songea Aros.
- Et comment se peut-il qu’aucun n’ait sondé les sols avant de construire ici ?

« Peut-être qu’ils n’en ont pas eu l’occasion, si des Arkyris sont parmi nous… »

- Des Arky quoi ? De quoi parlez-vous les bleus ? Et où est cette salle des coffres ? Il n’y a rien que des gravas ici.
- Je crois que Arkis s’est trompé sur la traduction de la direction répond tranquillement Aros qui se tourne vers Arkis pour lui montrer son soutien. Je propose que nous fassions demi-tour.
- Attendez ! Vous avez entendu ça ?
- Quoi donc ? demanda Aria étonnée.

Le Major sort son arme de son étui et se met en garde en visant dans la direction de l’obscurité des piliers autour d’eux.

- Vous me faites peur Major, que se passe-t-il ?
- Taisez-vous. Plus un mot. Ordonna le militaire. Je suis sûr d’avoir entendu des bruits de pas.

Ils regardent tous dans toutes les directions, et forment ensemble un cercle pour éviter un angle mort. Soudain ce n’est pas un, ni deux, mais plusieurs dizaines d’individus qui sortent de l’obscurité dont l’apparence est cachée d’une cape et d’une capuche.

- Qui êtes-vous ! Déclinez vos identités. Je suis le Major Terrense et je suis autorisé à faire feu. Ne vous approchez pas !
- Il y en a partout. Où étaient-ils ? Nous n’avons rien vu ni entendu, remarque Aria.

« Serait-ce des Arkyris ? »

Le Culte du Créateur Akyris

L’un des inconnus s’approche doucement du groupe de quatre, levant les mains en l’air et retirant sa capuche pour découvrir son visage. À quelques pas du groupe, il se présente lui et sa communauté.

- Ne tirez pas, Major. Nous ne sommes pas un danger. Nous nous réunissons ici pour remercier le Créateur de nous avoir bâti une si belle cité.
- Des fanatiques religieux, dans ces ruines ? Rétorque avec mépris le militaire.
- Vous pouvez nous voir comme bon vous semble. Mais ici-bas, sur la trace des fondations de notre grandiose cité, il est certain que le Créateur a vécu ici un jour passé. Ces lieux regorgent de lieux sacrés et d’artefacts inconnus.
- Des artefacts ? S’interrogea aussitôt Terrense.
- Nous devrions laisser leur culte en paix et chercher ce que nous sommes venus chercher, Major, remarqua Aros. Ces gens peuvent nous aider. Ne les offensons pas.

« Des religieux… Ce ne sont pas des Arkyris donc. »

- Jeune homme, fit l’inconnu en s’adressant à Arkis, je vous ai entendu marmoné quelque chose à propos d’Arkyris ? Comment connaissez-vous le nom du Créateur ?
- Le nom de votre créateur s’appelle ainsi ? S’étonna Aria de plus bel.
- Arkyris créa ce monde et laissa derrière lui la lumière éternelle.

« Professeur, ces gens considèrent qu’Akyris est le nom d’un individu, non pas d'un peuple. Soit j’ai mal interprété les écritures, soit ils se trompent. Mais dans tous les cas, leur connaissance d’un tel nom suggère qu’ils ont accès à des données qu’on ignore. Nous devrions nous intéresser à ce culte de plus près. »

- Que soit loué Arkyris le Créateur. Mes frères, mes sœurs, prosternons-nous devant la lumière éternelle. Le Créateur a amené à nous de nouveaux croyants. Que soit loué Arkyris le Créateur.
- Des foutaises, professeur. Chuchota le Major. Mais s’il faut jouer le jeu pour savoir où se trouvent les artefacts dont ils ont parlé, alors je veux bien faire un effort cette fois.
- Comment devrions-nous vous appelé ? Demanda Aros à l’inconnu.
- Je suis Fils Ark, premier fils du Créateur.
- Enchanté fils Ark, je m’appelle Aros, professeur en chef du Département des Sciences de la cité. Voici mes confrères Aria et Arkis. Nous sommes respectivement les membres 752, 1563 et 1442 de la Cité d’Arkyra. Voici également le Major Terrense qui nous accompagne dans cette expédition conforme aux attentes du Département de la Guerre. Si vous êtes d’accord, pourriez-vous nous guider aux artefacts et à la lumière éternelle dont vous avez mentionné l'existence, fils Ark ?

Les quatre individus se mêlèrent à la masse et traversèrent cette grande salle plongée à moitié dans l’obscurité autant par l’atmosphère que les sombres capes des inconnus qui les entouraient. La marche fut silencieuse et dura quelques minutes jusqu’à atteindre une nouvelle place, une chambre dans laquelle ils pouvaient enfin découvrir à quoi s’apparentaient les croyances de ce groupuscule.

Salle des Artefacts
Salle des Artefacts


- Nous y voici. La chambre Sainte. C’est ici que nous avons rencontré le Créateur Arkyris il y a deux siècles.
- Vous dîtes que vous avez rencontré le Créateur ? En personne ? Questionna Arkis qui sortit de ses marmonnements.
- Le Créateur Arkyris s’est révélé à moi, premier fils du Créateur et m’a dit les mots suivants : « mon fils, premier fidèle, tu es l’élu. Je te choisis pour protéger ces lieux avec tous ceux qui te suivront. Protège ces lieux et la Lumière Éternelle brillera toujours pour toi et tes propres fils. »

Les trois scientifiques chuchotèrent ensemble et partagèrent la même idée. Ce Ark, bien que connaissant l'existence du mot Arkyris, justifiait de son statut par la découverte de ce lieu. Peut-être avait-il trouvé ce nom gravé quelque part ? Peut-être avait-il tout simplement eu de la chance. Justifiant les paroles d’un Créateur tel un prophète qu’aucun ne pourrait remettre en question, il justifia que la Lumière Éternelle brille encore parce qu’il en était le protecteur et l’élu direct du Créateur dont il fait les louanges. Acquérant un statut social unique, cette démonstration paraissait grotesque pour les scientifiques qui n’y voyaient qu’un stratagème pour contrôler sa communauté.

- Je sais. Annonça Ark, vous ne me croyez pas. Et aucun de ces fidèles ne me croyaient au départ. Mais si nous sommes tous ici, fiers de nous tenir devant la Lumière Éternelle, c’est parce que nous avons pu l’observer de nos propres yeux, et que cette énergie nous maintient en vie plus longtemps qu’aucune science ne pourrait le faire à ce jour.
- Loué soit le Créateur Arkyris !
- Loué soit le Créateur Arkyris ! firent tour à tour les inconnus.
- Venez, venez avec moi. Je vais vous montrer que tout ceci est vrai. La Lumière Éternelle existe belle et bien.

Ils se turent et suivirent le fils Ark qui les emmena dans une arrière salle où Arkis, Aros et Aria ne surent expliquer ce qu’ils voyaient enfin devant eux. C’était là la première fois qu’ils voyaient une chose pareille. Devant leurs airs ébahis, des roches flottaient comme par magie dans l’air et une lueur intense jaillissait d’une source inexplicablement brillante et chaude, de toute sa longueur.
En s’approchant de celle-ci, les quatre individus d’abord inquiets, ressentèrent une paix intérieure profonde et semblaient être entourée par quelque chose de mystique, d’unique, qu’ils n’avaient jamais ressentis auparavant. Cette paix se ressentait dans le cœur de tous et les Fils du Créateur se prosternèrent encore pour louer le Créateur Arkyris au son de leurs louanges.

- Loué le Créateur Arkyris.
- Loué le Créateur Arkyris.
- Voici, mes Fils et Filles, la Lumière Éternelle demeure toujours.

Lumière Éternelle
Lumière Éternelle


- Je n’ai jamais rien vu de tel. S’estomaqua Aros.
- Vous dites que cette source d’énergie ne tarit jamais ? Questionna Aria au culte.
- En effet, la Lumière Éternelle brille autant que notre dévouement et notre foi. Tant que nous serons là pour louer le Créateur Arkyris, cette lumière et cette chaleur seront présentes.

« Je ne comprends pas comment cette source d’énergie peut-elle être stable. Elle semble émerger depuis un socle ou une source dans le sol. »

- Avez-vous déjà essayé de vous en approcher ? Questionna Aria.
- Un hérétique a tenté de s’en emparer, mais sa main s’est fendue en deux au moment de la toucher. La Lumière était si intense que les deux parties du membre ont été cautérisées instantanément, comme s’il avait été brûlé au fer en même temps sur ses plaies.

« Je comprends. Cette énergie n’émet pas de forte chaleur autour d’elle, mais tout est concentré sur sa forme de tige, ce qui explique une condensation extrême. »

- Aria, Arkis, avez-vous vu ça ? Demanda le professeur Aros en désignant les pierres au-dessus du l’objet lumineux.
- Loué soit le Créateur Arkyris. C’est une autre démonstration de sa toute puissance. Les pierres de cet endroit flotte dans l’air comme par magie, mais il s’agit en vérité du souffle du Créateur. Tant que ces pierres flotteront, le Créateur sera fier de nous.
- Rien ne laisse à penser que nous sommes spécifiquement dans une zone de gravitation limité. Remarqua Aros. Elle ne pourrait pas être si restreinte, tout devrait flotter, et nous aussi. C’est inexplicable.
- Je vous trouve bien silencieux, Major, observa Aria, quelque chose ne va pas ?
- Bien au contraire, j’enregistre tout ce que je vois et tout ce que vous dites. Cette source d’énergie semble être devenu le principal objectif du Département.
- Que dites-vous ? S’inquiéta Ark à ces mots.

Les murmures des membres du culte se firent entendre dans toute la salle. Les mots du Major inquiétèrent toute la communauté, et ils commencèrent à resserrer les rangs autour des scientifiques.

« Quelque chose ne va pas. Les paroles du Major nous ont mis en danger. »

- Reculez ! Nous sommes en mission officielle pour le Département. Reculez ou je n’hésiterai pas à faire feu !
- Loué soit le Créateur Arkyris. Vous ne pouvez pas obtenir ce qui appartient au Créateur. Nous protègerons ce lieu de nos vies.
- Fils Ark, reprit Aros, pourquoi vous y opposez ? Cela ressemble à une technologie avancée, nous pourrions faire des miracles si nous en comprenions l’étendue.

Une voix les interpelle tous du fond de la salle, derrière les dizaines de membres qui les encerclait.

« La convoitise et l’avidité des Arkyriens ne s’est donc t-elle jamais assagit avec ces millénaires ? »

Et tandis que la foule s’écartait peu à peu pour laisser l’inconnu s’avancer, encapuchonné comme les autres, le Major Terrense se mit à trembler, sa main lâcha son arme qui flottait devant lui et en une fraction de secondes, se décomposa en une dizaine de pièces mécaniques avant de tomber au sol.

- Major ! Vous, vous flottez !
- Que se passe-t-il ?
- Loué soit le Créateur Arkyris.

La voix se fit plus forte et il n’était qu’à quelques pas des quatre autres.
« Il n’aura fallut qu’un seul manuscrit pour réveiller votre soif de découvertes et de domination ? »

- Loué soit le Créateur Arkyris. Vous êtes parmi nous.
- Tout cela est-il réel ? Ce que la Prêtresse avait écrit semblait irréaliste, chuchota Arkis.

« Fils Ark, voilà deux siècles que nous avons cru en toi. Ton avidité et ta quête de pouvoir est digne des pires Arkyriens. Ce culte que j’observe depuis des décennies tarie notre souvenir. Aujourd’hui, il est temps de mettre un terme à cette mascarade. »

L’individu apparaît alors, mais d’une façon qu’aucun n’avait pu prévoir. Il lévite au-dessus d’entre tous et s’avance vers les scientifiques et le militaire.

Créateur Arkyris
Créateur Arkyris


« Ils existent bel et bien, murmura Arkis. Les Arkyris… Il s’est lui-même décrit comme appartenant à un groupe. Et le voilà qu’il vole littéralement au-dessus de nous. »

- Créateur Arkyris, pardonnez-moi si je vous ai offensé.
- Est-ce vraiment réel ? S’émerveilla Aria.
- Il flotte, mais aucun mouvement d’air ne se fait sentir. Il n’y a pas de perturbation atmosphérique, c’est comme s’il s’était simplement élevé, analysa Aros.
- Bon sang, faites-moi descendre ! Vous allez le regrettez ! S’écria le Major. Vous n’allez pas vous en tirez comme ça !

« Nul ne doit profaner ce lieu. Nous avons protégé cette existence pendant des millénaires, et par votre faute, Fils Ark, tous ces efforts pourraient avoir été vains. »

- Créateur, dites-moi ce que je dois faire pour me rattraper. Je ferais tout ce que vous voudrez pour obtenir votre pardon.
- Loué le Créateur Arkyris ! S’exclamèrent tous les autres en chœur.

« Nul ne doit interférer. Les Éternels ne doivent pas être révélés. »

- Vous-là ! S’exclama le professeur en désignant l’individu flottant. Nous sommes des scientifiques ! Nous avons lu le manuscrit de la Prêtresse Arkyra. Nous avons sciemment garder secret les informations à votre sujet. Nous ne souhaitons pas aller à l’encontre de votre projet. Nous cherchons à obtenir des réponses, c’est notre travail, notre mission.
- Nous ne sommes pas venus pour piller votre tombeau, renchérit Aria, nous souhaitions découvrir si ce que le livre disait était vrai. Si vous nous donnez quelque chose à partager avec le Département des Sciences, peut-être n’aurons-nous pas à revenir ici. Nous ne trahirons pas votre secret si vous nous laissez partir.
- Créateur Arkyris, je me débarrasserai d’eux si c’est votre souhait. J’effacerai leur existence sans laisser de traces.

« Le monde n’a pas changé… Si je vous laisse partir, qu’est-ce qui me prouve que vous tiendrez parole. Et ce militaire ? »

- Vous avez notre parole.

« Votre parole ? Qu’est-ce que vaut la parole des Arkyriens ? J’ai une meilleure idée. Qui d’entre vous a été capable de lire la Prêtresse Arkyra ? »

« C’est moi, fit timidement Arkis. Je suis passionné par l’histoire et nos origines. »

« Alors c’est décidé. Je vous garderai en otage. Si à compter de ce jour, nul autre que vous ne vient ici en un an, je laisserai repartir votre confrère. »

- Comment allons-nous pouvoir justifier son absence ? C’est le seul à être capable de lire les anciens manuscrits. Répondit Aros.
- Qu’allez-vous faire de lui pendant un an ? S’inquiéta Aria.

« Ne vous en faites pas pour lui. Il sera sous la protection des Fils du Créateur, si vous tenez parole, je tiendrai la mienne. Quant au militaire, il sera également mon prisonnier. J’ai nulle confiance dans ce genre de larbins. »

Les discussions prirent fin et les deux scientifiques de renoms sortirent des ruines en cherchant par tous les moyens à éviter que des Départements s’intéressent de trop près aux ruines. Ils justifièrent la disparition du Major Terrense par un éboulement et déconseillèrent quiconque de tenter une excavation de la zone au risque de faire s’effondrer les fondements de la nouvelle cité Arkyra juste au-dessus.


L'Arkyris


Les mois passèrent…
Arkis et Terrense

- Terrense, concentre-toi sur la pierre. Oublie ce qu’il y autour de toi.
- Tais-toi le bleu ! Je peux le faire !

Le Major s’entraîne une énième fois à suivre l’enseignement de celui qui se fit appelé Arkyris tandis qu’Arkis maîtrise déjà les éléments rudimentaires. Ces derniers mois, le Culte du Créateur a été dissous à cause de la faute du Fils Ark et le Créateur s’est retiré dans des ruines plus anciennes encore, à l’extérieur de la cité. Il leur a montré tout ce qu’il était capable de faire en maîtrisant les forces oubliées et leur proposa son enseignement en contre partie de le laisser en paix.

« Mes apprentis, le gouvernement a décidé qu’il était temps de venir vous chercher. Votre enseignement s’achève aujourd’hui. Je dois me préparer à les accueillir comme il se doit. »

- Qu’allez-vous faire ? Tout ce que vous nous avez raconté sur les Arkyris et votre souhait à tous de vous soustraire à la vie commune… si vous vous révélez au monde, ce sera la fin de votre paix. Expliqua Arkis.
- Et puis, que vont dire les autres ? J’ai enfin réussi à maîtriser la base de la Force. Si le Département de la Guerre s’en mêle, je ne pourrais jamais évoluer. Vous m’avez donné l’opportunité de devenir le meilleur des meilleurs en acquérant une capacité qu’aucun autre ne dispose. Mes ambitions ont grandi pendant des mois, je ne vais pas les laisser les ruiner.

« Nous ne sommes plus en contacte les uns avec les autres. Même si leur pouvoir trouble la Force à travers le monde, j’ignore combien d’entre nous existe encore. Les Arkyris resteront cachés s’il n’est pas nécessaire de sortir de l’ombre. »

- Que comptez-vous faire dans ce cas ? Ni Terrense ni moi avons envie de retourner à nos simples vies. Nous connaissons votre existence et toute la profondeur de votre pouvoir. Gardez-nous à vos côtés, enseignez-nous encore.
- Je ne pensais pas dire une chose comme ça un jour, mais… s’il vous plaît ?

« Les ruines ont déjà été excavées. Même s’ils ne trouveront aucun artefact ni source d’énergie, il est évident qu’ils chercheront encore davantage, au moins jusqu’à vous retrouver. Et… vous n’êtes pas encore prêt pour cela. »

- Que voulez-vous dire, Arkyris ?
- C’est évident le bleu, si l’armée nous met la main dessus, on servira de cobaye avec ce que nous avons appris à faire. Aucune chance d’en réchapper.
- Que devrions-nous faire ? Fuir ? Nous cacher ?

« Il existe une autre solution. Je suis resté passif pendant 2 000 ans. Vous êtes mes seuls apprentis de ces derniers millénaires. Je ne peux pas me résoudre non plus à vous abandonner à ce sort. Il n’y a qu’une chose à faire. »

Les trois individus se mirent en marche pour aller à la rencontre des Départements Scientifique et de Guerre qui investiguaient les anciennes ruines. Il était évident que leur apparition susciterait d’importantes manifestations et que les forces gouvernementales seraient mobilisées pour encadrer une telle rencontre.

Sur place, ils découvrirent le professeur Aros et son assistante Aria entourés de militaires armés. Ils se braquèrent tous vers les survivants en leur ordonnant de s’identifier sous le joug de leurs armes.

- Ne tirez pas ! S’exclama Terrense. Je suis le Major Terrense !
- Major ? Vous êtes en vie ? Interrogea Aros pour feindre l’ignorance.
- Major, fit un autre, qui vous accompagne ! Déclinez vos identités !
- Je suis bien en vie. Je suis en présence d’Arkis et de…

Mais le Major cessa de parler quand il vit avec effroi que l’Arkyris venait de dégainer ce qu’ils n’avaient eu qu’une fois l’occasion de voir de leurs propres yeux entre ses mains.

- Maître, que faites-vous ? Chuchota Arkis inquiet.
- Qu’est-ce que c’est que ça ? Lâchez ça immédiatement ! Ordonna un officier glissant doucement sa main sur la gachette de son arme.
- Ne tirez pas ! S’écrit Terrense.
- Gardez votre calme, par pitié ! Renchérit Arkis qui leva ses mains vers les militaires.

Mais les deux apprentis observent la scène seconde après seconde, ils savaient tout deux qu’il était dorénavant impossible d’éviter l’affrontement.

« Baissez vos armes. » murmura avec conviction l’Arkyris en glissant sa main grande ouverte devant lui, paume vers ses opposants.

- Capitaine ? Que faites-vous ? Remarqua un officier à l’arrière qui voyait son supérieur baisser son arme.

« Intéressant. »

- Pourquoi baissez-vous tous vos armes ! Que leur avez-vous fait ! S’exclama l’adjudant à l’arrière qui tenait toujours en joug l’étranger.
- Baissez votre arme, adjudant, c’est un ordre ! S’exclama le Major avec autant de conviction qu’il put mettre dans sa voix.
- Vous… vous êtes avec eux…
- Arkis, Terrense, que se passe-t-il ? Se mit à trembler Aria.

« Cet individu est sensible à la Force. » Remarqua l'Arkyris.

Tandis que l’Arkyris déplaça sa main tendue vers l’adjudant, ce dernier se sentit en danger et se mit à tirer une rafale. Terrense et Arkis se couvrirent le visage en se retournant, effrayés d’avoir été touchés par la salve, tandis que le soldat baissa son arme, de stupéfaction.

- C’est impossible. Rétorqua Aros, suivis d’Aria, qui observaient la scène.
- Comment ? Observa Arkis en se retournant vers le champ de bataille.

« Nous ne nous sommes pas cachés du reste du monde par peur d’être exploités, apprentis, mais par peur d’être tentés de le dominer. »

La Toute Puissance de l'Arkyris

Les balles de la salve de l’adjudant flottaient dans l’air, arrêtées par la seule intention de l’Arkyris ayant levé sa main vers celles-ci. Il passa son sabre laser d’un geste lent et ample sur les munitions qui se désagrégèrent aussitôt au contact de l’énergie.

- Les Arkyris sont comme… des dieux. Songea Arkis ébahis.
- Aucun individu n’est à la hauteur d’une telle puissance. Releva Terrense.
- Ils existent donc bel et bien. Murmura Aros.
- Qu’est-ce que vous êtes ? Disparaissez ! Reprit l’adjudant qui se mit à tirer tout son chargeur en direction des trois individus tandis que tous l’observaient, incapable de réagir à cause de l’emprise de l’ancien.

« C’est inutile. »

L’instant d’après, le calme revint, la force psychique de l’adjudant l’avait quitté à son tour, laissant l’Arkyris être maître des esprits de tous les militaires présents. Il rengaina son sabre laser et fit signe à ses apprentis de se relever. S’avançant vers les deux autres qu’il avait rencontré auparavant, il se présenta enfin et révéla sa véritable identité pour la toute première fois :

« Il est temps de rencontrer les dirigeants de cette cité. Je suis Tyr, 7ème Arkyris, héritier d'Unafet, le Protecteur de votre monde. Amenez-moi auprès de votre chef d'État. »