La Bête Cela remonte à l'enfance, quand je jouais avec ma soeur à chat dans les bois autour du village. Elle se cachait toujours si bien qu'il m'était toujours difficile de la trouver. Et ce jour là, ce fut plus simple. Elle laissait traîner sa main toute blanche, et m'approchant doucement, sans faire un bruit, je la vis bâillonner, se débâtant à peine sous ce monstre déchaîné, cette bête féroce qui la brutalisait devant moi, la trouant de ses membres aiguisés. L'image devenait flou, je pleurais devant le spectacle, cette horreur qui me griffait la chaire et lui arrachait la sienne, et bientôt ce serait moi qui me ferait victime, et cette bête m'attraperait à mon tour, et je serais ivre de l'immonde nectar, de l'immonde membre qui lui déchirait les lèvres et les petites jambes de ma soeur. Cette souffrance qu'on appelait chez nous : père.